Monday, August 12, 2013

Une poème de l'âme


Poussière d'Or
de Jérôme Minière

Un homme est allongé sur un lit
On croirait qu'il dort,
Mais c'est la vie qui s'enfuit de son corps.
Nous nous tenons en cercle autour de lui
Mais nous ne pouvons que pleurer.
Bientôt il sera sec comme du bois mort
Alors qu'hier encore il bâtissait une maison
sur le bord du fleuve.
Une poussière d'or est remontée
jusqu'à son coeur
Et lui a fait voir la mort.
Une femme est allongée sur un lit
On croirait qu'elle meurt, mais c'est bien
la vie qu'elle donne ici.
Nous nous tenons en cercle autour d'elle
Et nous tendons les mains
pour dire bienvenue
Au petit qui sort des bras de la mort.
Une poussière d'or
Est remontée jusqu'à son coeur
Et lui a fait voir la vie.
Il ne reste qu'à pleurer
de joie ou de peine.
Quand la mort et la vie transportent
ceux qu'on aime.
Sur un fleuve sans rebord,
éblouissant et profond
Horizon où tout passe et s'évanouit.
Une poussière d'or
Est remontée jusqu'à notre coeur
Et nous n'y comprenons rien.
Nous sommes comme des cartes
sans échelles ni légendes
Qui s'inventent des histoires
pour comprendre,
pour savoir par quel bout il faut prendre,
Ce qui n'a jamais pu s'apprendre.
Voyageurs sur une ligne
de paquebot intérieur
Pour une croisière vers ailleurs
Ballottés au gré des vagues.
Les gens naissent, les gens meurent
Sans raison disparaissent sous la surface.
Une poussière d'or
Est remontée jusqu'à notre coeur
Et nous n'y comprenons rien.

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